Comme nous en témoigne la plupart de ses enregistrements, la musique d’Andrew Pekler peut se caractériser comme une interprétation résultant de l’investigation à travers genres abandonnés, esthétiques désuettes ou époques révolues.
Sentimental Favourites sorti sur Dekorder en 2011, semble pour le moins donner raison à cette affirmation.
Le travail d’échantillonage dont il est ici question fait état de fouilles archéologiques à travers l’easy listening des “late-sixties-early-seventies” qui a fondamentalement été une source d’inspiration pour cet album.
Pekler y mêle encore et toujours avec brio field recordings, fragments mélodiques et textures électroniques puisant dans la poésie des artistes de jadis pour en distiller une substance à la fois merveilleuse, fabuleuse, inouïe en tout cas inqualifiable.
Inutile de rentrer dans les détails, le dénommé “Sad Rockets” qui en est tout de même à sa quatrième apparition dans l’émission et qui fait évidemment partie des all-stars avec bien entendu Mark Fell, Rashad Becker, Giuseppe Ielasi, Jan Jelinek (j’ai dû en oublier certainement), peut se targuer d’avoir une discographie impeccable si on s’en réfère à ses sorties acclamées par la critique et ses contributions sur ces labels incroyables que sont Source, ~scape, Kranky, senufo editions, Entr’acte, Faitiche et j’en passe.
Andrew Pekler qui je le rappelle avait fait l’objet d’une chronique l’an dernier à la même période avec ses Tristes Tropiques (Faitiche, 2016) a récemment décidé de faire un coup de promo pour son album Sentimental Favourites (Dekorder, 2011) directement sur sa page bandcamp en proposant aux internautes un téléchargement gratuit, l’occasion de découvrir ou de redécouvrir cette opus extatique.
Il suffit d’une seule écoute, pour se laisser porter par le reflux des vagues et ainsi partir à la dérive dans cette houle sentimentale (qui a soif d’idéal).
Dès lors on peut ressentir l’emprise de ce mouvement qui nous imbibe d’émotions impalpables, submergé par une atmosphère mélancolique (thème récurrent dans mes chroniques je dois l’avouer) propice à la divagation à l’idylle et au fantasme.